Rue St. Joseph, Jules-Ernest Livernois, s.d., MIKAN 3330278, Bibliothèque et Archives Canada
Rue Saint-Joseph non loin de l’intersection de la rue de la Chapelle, 2014 (collection de l’auteur)
Cette photographie non datée mais réalisée vers 1895 illustre la rue Saint-Joseph alors qu’elle entre dans son âge d’or. L’émergence de ce pôle commercial tient principalement à sa position géographique dans le quartier Saint-Roch, à son lien direct avec le secteur du port de Québec, à l’ouverture du marché Jacques-Cartier (1856) et l’implantation du tramway hippomobile (1865) puis électrique (1897). La vitalité économique de la rue Saint-Joseph, dont le nombre d’établissements commerciaux double entre 1875 et 1900, lui vaut quelques surnoms flatteurs tels que « boulevard du commerce » ou « la Broadway de Québec ».
![Quartier Saint-Roch - Rue Saint-Joseph - Magasin J. B. Laliberté /Philippe Gingras, Quebec . - [Vers 1895], Fonds Philippe Gingras, P585,D11,P7, Bibliothèque et Archives nationales du Québec](https://histoireurbaine.wordpress.com/wp-content/uploads/2014/07/quartier-saint-roch-rue-saint-joseph-magasin-j-b-lalibertc3a9-philippe-gingras-quebec-vers-1895-fonds-philippe-gingras-p585d11p7-banq.jpg)
Quartier Saint-Roch – Rue Saint-Joseph – Magasin J. B. Laliberté /Philippe Gingras, Quebec . – [Vers 1895], Fonds Philippe Gingras, P585,D11,P7, Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Édifice de la Maison Laliberté, 2014 (collection de l’auteur)
Les clichés offrent un intéressant exemple de l’évolution des pratiques marchandes et de leur impact sur le cadre bâti. Pendant longtemps confinées au rez-de-chaussée des maisons, les activités commerciales migrent, à partir de la fin du XIXe siècle, dans des locaux aménagés à cette unique fin et occupant l’entièreté des lots. Apparaissent alors les grands magasins, organisés en départements répartis sur plusieurs étages; leurs noms sont restés célèbres : Paquet, Laliberté, le Syndicat de Québec, Pollack. Dans les années 1970, l’installation du toit du nouveau Mail Saint-Roch brise le coup d’œil en masquant les étages. Lors de l’enlèvement du toit en 2000 et en 2007, « […] les bâtiments dévoilent alors des étages supérieurs mal entretenus, aux couleurs bigarrées, parfois sans aucune cohérence avec le rez-de-chaussée »*. Le programme « Rebâtir la rue Saint-Joseph », échelonné en deux phases à partir de 2000, contribue toutefois à revitaliser la rue et rénover son patrimoine. De nos jours, l’artère demeure toujours commerciale mais cohabite avec plusieurs immeubles résidentiels.
Édifice de l’ancien magasin Paquet, 2014 (collection de l’auteur)
Quartier Saint-Roch – Rue Saint-Joseph – Magasin de La Compagnie Paquet Limitée – Édifice – 1915, Fonds Paquet-Le Syndicat inc, P726,S44,P12, Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Ce tour d’horizon du passé et du présent de la rue Saint-Joseph serait incomplet sans un survol rapide des principaux bâtiments observés. Sur la photo ancienne, notons celui construit en 1893 (no 1) par le marchand de bois Jean-Élie Martineau. À sa droite (nos 2 et 3), l’architecte Joseph-Ferdinand Peachy a dressé les plans de la pharmacie de Wilfrid-Étienne Brunet (1873) et du magasin Laliberté (1884), tous deux ayant maintenu leur activité jusqu’à ce jour. Au loin, on aperçoit l’édifice du magasin Paquet (no 4), qui date de 1890. Au fil du temps, l’entreprise acquiert plusieurs bâtiments voisins. Sur la photo de 2014, on remarque la façade art déco de l’ancien magasin Woolworth (1942) et l’église de Saint-Roch, reconstruite entre 1914 et 1920.
Édifice Brunet, 2014 (collection de l’auteur)
* Virgile Lautier, « Il y a 5 ans, le mail tombait », monsaintroch.com.
Documents consultés
BROUSSEAU, Louis Daniel. « Effervescence architecturale ». Continuité, no 111 (2006-2007), p. 28-29. (fichier PDF accessible en libre téléchargement)
LAUTIER, Virgile. « Il y a 5 ans, le mail tombait ». monsaintroch.com
MORISSET, Lucie K. Patrimoine du quartier Saint-Roch : La mémoire du paysage : histoire de la forme urbaine. Québec, Ville de Québec, Service de l’urbanisme, Design urbain et patrimoine, [1996], 287 p.
NOPPEN, Luc. Patrimoine du quartier Saint-Roch : L’identité architecturale : usages, formes et monuments. Québec, Ville de Québec, Service de l’urbanisme, Design urbain et patrimoine, [1996], 486 p.
NOPPEN, Luc et Lucie K. MORRISET. L’architecture de Saint-Roch : guide de promenade. Québec, Ville de Québec/Publications du Québec, 2000, 139 p.
VALLIÈRES, Marc et al. Histoire de Québec et de sa région. 3 tomes. Québec, Presses de l’Université Laval, 2008, 2526 p. Coll. « Régions du Québec », 18.
Article relié
La rue de la Couronne et le quartier Saint-Roch (vers 1860)
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Vues anciennes de Québec 
Oui, on devrait faire le jeu des différences entre aujourd’hui et avant…juste pour le fun.
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Une rue ce ne sont pas que des grosses bâtisses commerciales. Il manque ce qui fait la vitalité d’une rue: LES GENS! Où sont-ils?
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Bonjour, Je conviens avec vous qu’une image vaut mille mots et que je pourrais traiter plus amplement de la vie des gens et les pratiques populaires en milieu urbain. Je le fais partiellement. Il évoque au passage les gens ou organismes qui sont à l’origine des transformations de l’espace urbain et ceux qui en profitent ou les subissent. Cela dit, les « grosses bâtisses commerciales » et autres types de bâtiments sont les principaux centres d’intérêt de ce blogue.Celui-ci porte sur l’histoire de l’aménagement et de l’occupation de l’espace urbain.
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